Alternantes FM

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Vivez Le Printemps Coréen sur Alternantes FM
Émissions spéciales avec au programme des rencontres en direct de l’espace Cosmopolis, des reportages réalisés en Corée, des morceaux choisis du Festival Printemps coréen.


Depuis sa création en 1987, Alternantes FM, radio locale associative indépendante, offre un moyen d’expression à celles et ceux qui souhaitent promouvoir leurs projets et actions.

En perpétuant l’idée d’une association salariés-bénévoles, Alternantes FM s’est singularisée. Cette diversité lui permet de produire et de développer des programmes de qualité destinés à tout public.

Radio pluraliste, humaniste et multilingue, elle lutte contre toute forme d’exclusion, d’intolérance et de racisme. Son antenne est ouverte depuis longtemps à différentes communautés (ALVA, association portugaise, Nabad Nantes, association djiboutienne…).

Mises en ondes par la rédaction des initiatives portées par les acteurs du monde associatif et militant, mise en lumière des créations artistiques et culturelles (compagnies de théâtre et de danses locales, littérature etc.).

Alternantes FM est aussi productrice d’émissions pour l’EPRA (échanges et productions radiophoniques), Ce groupement d’intérêt public a été crée en 1992 à l’initiative des pouvoirs publics et en partenariat avec des acteurs privés et associatifs du secteur radiophonique. Son but : mettre en oeuvre une banque de programmes radiophoniques favorisant l’intégration en France des populations issues de l’émigration, et la lutte contre les discriminations.

En matière de programmation musicale, Alternantes FM n’est pas soumise aux intérêts commerciaux. Elle est un tremplin pour les artistes locaux et régionaux. Elle est attentive à la programmation d’oeuvres de créations d’artistes méconnus, de talents nouveaux.

Alternantes FM diffuse aussi l’information nationale et internationale avec la diffusion régulière des journaux de RFI (Radio France Internationale).

Enfin, les salariés d’Alternantes FM encadrent des ateliers de sensibilisation aux métiers de la radio.

Au fil du temps, Alternantes FM s’est insérée dans le tissu local se forgeant une expérience et des compétences grâce à ses opérations extérieures, ses productions, ses magazines, sa programmation musicale et culturelle. Elle est de plus en plus sollicitée pour couvrir des évènements locaux.

Il est enfin important de rappeler qu’Alternantes FM ne recueille aucune ressource publicitaire.

Concert d’ouverture

Printemps Coréen

A l’occasion de la soirée d’ouverture du Printemps Coréen 2013, le quatuor LEE Jung Wha (harpe), Georges Lambert (flûte), Diana Montoya Lopez (percussions) et E’Joung-Ju (geomungo) vous convie à un voyage entre tradition et modernité, rencontre improbable et exils esthétiques où la musique nous mènent au-delà des frontières.


LEE Jung Wha


LEE Jung Wha,après avoir étudié au Conservatoire de Séoul, quitte la Corée du Sud pour les Etats-Unis en 1981, et fréquente l’Université d’Indiana à Bloomington où elle obtient sa Maîtrise de musique avec la grande harpiste Suzanne Mac Donald.

En 1985, elle est admise au prestigieux «Curtis Institute» à Philadelphie. Nantie des plus hautes récompenses de cette école, elle remporte les premiers prix au concours «Elisabeth Hopkin» et au
«Concerto compétition» avec l’orchestre d’Indiana.

En 1990, elle se perfectionne en France avec Jacqueline Borot, professeur au Conservatoire National Supérieur de Paris, et donne par la suite de nombreux récitals aux Etats-Unis, en Europe et en Asie.

Elle participe aux festivals internationaux de Nantua, d’Evian, de Saint-Nazaire («Consonances»), de Nantes («Folles Journées»), de Prades («Pablo Casals»)… et prête son concours à l’Orchestre de Paris, à l’Orchestre National de France, à l’Orchestre Philharmonique de Radio-France, à l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, à l’Orchestre National des Pays de Loire…

 


Georges Lambert


Georges Lambert, commence ses études musicales à Tourcoing. Il entre au Conservatoire National Supérieur de Paris en 1967, où il obtient le premier prix de flûte dans la classe de Jean-Pierre Rampal, et le premier prix de musique de chambre chez Christian Lardé.

En 1970, il est flûtiste soliste de l’Orchestre du Conservatoire de Paris sous la direction de Manuel Rosenthal. En 1971, il est nommé première flûte-solo de l’Orchestre National des Pays de Loire, créé cette année-là par Pierre Dervaux.

Parallèlement, il se produit en concert avec diverses formations de chambre, et obtient en 1976 le premier prix du Concours international de musique de chambre de Colmar.

Son activité de musicien l’amène à se produire aux Etats-Unis, en Europe et en Asie. Il participe également à de grandes manifestations internationales : les festivals de Salzbourg, du Sleswig-Holstein, de Prades («Pablo Casals»), les «Folles Journées» de Nantes… et donne de nombreuses master classes en France, Espagne, Etats-Unis, Corée…

Passionné par l’enseignement, il publie de nombreux ouvrages pédagogiques et transcriptions aux Editions Lemoine (Paris).

 


Diana Montoya-Lopez


Diana Montoya-Lopez commence ses études de percussion au Vénézuela. Le mouvement musical de la jeunesse lui permet de se former à la pratique orchestrale et aussi, de faire sa première apparition en tant que soliste, ce qui lui vaudra le Prix de Jeunes Solistes en 1985.
En France après des études au CNSMP, elle joue avec différentes formations aux concerts de musique contemporaine au STUDIO 106, la Maison de Radio France, l’Ensemble ICTUS, T M +, l’Ensemble d’instruments géants Robert Hébrard, l’Ensemble FA, SIC, Péniche Opéra etc.
Diana Montoya-Lopez a participé aux enregistrements de disques en hommage à Olivier Messiaen avec l’ensemble ABEGG; avec l’Ensemble Inter contemporain; avec des œuvres de Edgar Varèse. Elle a aussi contribué à la musique de l’Amérique Latine avec l’Orchestre Simon Bolivar du Vénézuela, à plusieurs musiques de films avec l’Orchestre National d’île de France, à la musique contemporaine de Diana Arismendi, parmi d’autres projets et, plus récemment, les chansons de gavroche de F. Albinarrate.
Elle collabore en tant que musicienne interprète et comédienne avec la compagnie de théâtre FABRICA-TEATRO.


E’Joung-Ju


E’Joung-Ju est une musicienne de geomoungo, instrument traditionnel coréen à 6 cordes ayant une histoire de plus de 1500 ans. Après dix ans au sein de l’orchestre régional de Gwangju, E’Joung-Ju décida de quitter l’orchestre afin de créer son propre style et sa propre musique. Grâce à une technique confirmée elle devient lauréate du concours Trésor National Vivant numéro 16* en 1994. Passionnée par la musique, E’Joung-Ju cherche à prouver que son instrument peut s’adapter à tout genre musical et devient ainsi la première musicienne de geomoungo à faire de la musique fusion/musique du monde.


Le geomoungo
Geomoungo
Le geomoungo est un instrument traditionnel en bois à six cordes ayant une histoire de plus de 1500 ans et dont on fait usage dans la musique de cour ou la musique populaire.
Le son grave et profond du geomungo peut être lent et solennel, l’instrumentiste utilisant des bases mélodiques élaborées provenant de la musique bouddhique; ce son peut être plus coloré et générateur d’émotions quand il puise ses sources dans les musiques chamaniques du Sud du pays.
Un épisode concernant cette cithare figure dans le Samguk Sagi, les chroniques historiques des trois royaumes de la péninsule coréenne, écrites au 12ème siècle. Un jour, la Chine a envoyé un chilhyeongeum (칠현금), un instrument à sept cordes au Goguryeo. Mais personne au royaume ne savait le manier. Alors le premier ministre Wang San-ak a changé le nombre de cordes sans modifier sa forme originale. C’est ainsi qu’est né le geomungo. Wang a également composé de la musique pour cette cithare, et quand il a commencé à en jouer, une grue noire est arrivée et a dansé sur la musique. C’est pourquoi le nom de l’instrument est composé de deux mots, c’est-à-dire « geomun » signifiant noir et « go » instrument à cordes. En caractères chinois, il est aussi nommé « hyeongeum (현금) », autrement dit « instrument noir ». Cette histoire nous laisse supposer que les lettrés coréens attachaient une grande importance au geomungo car une grue noire était synonyme d’une époque prospère et paisible. Ils en jouaient donc dans l’espoir de l’arrivée d’une ère de paix et de prospérité.
Les spécialistes d’aujourd’hui sont pourtant nombreux à soutenir une autre hypothèse en ce qui concerne son origine. En effet, les peintures sur les parois des tombeaux montrent qu’un instrument semblable au geomungo existait déjà sur la péninsule coréenne. Certains croient que son nom signifie « instrument à cordes de Goguryeo ».
Vers la fin de la dynastie Joseon, la cithare des nobles a commencé à être utilisée pour jouer de la musique folklorique. La majorité des chants populaires joués par le geomungo offrent des sons plus variés. Si les nobles s’exprimaient d’une manière indirecte et modérée, les gens du peuple montraient leur joie ainsi que leur tristesse sans retenue. La musique reflète aussi cette tendance.

KIM Sang-Hun – Ajaeng


 

KIM Sang-Hun vous invite dans l’univers du ajaeng, cette cithare à cordes frottées au timbre puissant, proche du violoncelle, avec des touches tantôt soyeuses tantôt granuleuses. Il vous fera découvrir des pièces d’abord calmes et méditatives à la manière d’un impromptu. Ces pièces, composées en plusieurs mouvements, gagneront peu à peu en rapidité et en virtuosité, transportant l’auditeur sans aucun doute dans les racines de la Corée. KIM Sang-Hun s’exprime à la fois dans l’interprétation de la musique traditionnelle coréenne authentique et dans la réinterprétation moderne de cette musique à laquelle il apporte un nouveau souffle.

Les joueurs de ajaeng sont rares, particulièrement ceux qui, comme KIM Sang-Hun, maîtrisent l’art du Sanjo. Venez découvrir un instrument et un artiste de renommée internationale…

KIM Sang-Hun sera accompagné par PARK Hwan-Young au daegum (flûte traversière en bambou).

BIOGRAPHIE de KIM Sang-Hun

D’un père compositeur et d’une mère enseignante, KIM Sang-Hun a commencé à jouer du ajaeng au Lycée Suksan de Gwangju où il avait comme professeur SHIN Sang-Chul. Il a ensuite poursuivi ses études avec PARK Chong-Sun (maître du Sanjo pour ajaeng) à l’Université Nationale de Cheonnam. En 1988, il est devenu membre de l’Orchestre de musique traditionnelle de Séoul. Et en 1999, il est entré à l’Université Nationale Coréenne des Arts, pour travailler avec PARK Bung-Chun (maître du rituel de purification de Jin-do) et KIM Han-Seong (maître en ajaeng).

KIM Sang-Hun a publié son premier album de musique traditionnelle « Kylie » en 2004. Depuis 2012, il est doctorant à l’université Hanyang sous la direction de LEE Tae-Beak. Parallèlement, il est premier ajaeng dans l’Orchestre de musique traditionnelle de Séoul. Il enseigne aussi à l’université Mokwon, à l’Université Nationale de Séoul et à l’Université Nationale Coréenne des Arts.

BIOGRAPHIE de PARK Hwan-Young

PARK Hwan-Young est professeur à l’Université Nationale de Busan et à l’Université Nationale Coréenne des Arts. Ce musicien de daegeum, est une référence dans le domaine.
Proche par sa construction, du dizi chinois, le daegeum (taegum ou taego) possède 6 trous de jeu, un trou d’embouchure, un trou de mirliton couvert d’une fine membrane végétale, et de un à cinq trous pour les accords à son extrémité distale.
Il donne une gamme diatonique de Si bémol et est utilisé dans la musique coréenne traditionnelle Aak.

KIM Sang-Hun – Ajaeng


 

KIM Sang-Hun vous invite dans l’univers du ajaeng, cette cithare à cordes frottées au timbre puissant, proche du violoncelle, avec des touches tantôt soyeuses tantôt granuleuses. Il vous fera découvrir des pièces d’abord calme et méditative à la manière d’un impromptu. Ces pièces, composées en plusieurs mouvements, gagneront peu à peu en rapidité et en virtuosité, transportant l’auditeur sans aucun doute dans les racines de la Corée. KIM Sang-Hun s’exprime à la fois dans l’interprétation de la musique traditionnelle coréenne authentique et dans la réinterprétation moderne de cette musique à laquelle il apporte un nouveau souffle.

Les joueurs de ajaeng sont rares, particulièrement ceux qui, comme KIM Sang-Hun, maîtrisent l’art du Sanjo. Venez découvrir un instrument et un artiste de renommée internationale…

KIM Sang-Hun sera accompagné par PARK Hwan-Young au daegum (flûte traversière en bambou).

BIOGRAPHIE de KIM Sang-Hun

D’un père compositeur et d’une mère enseignante, KIM Sang-Hun a commencé à jouer du ajaeng au Lycée Suksan de Gwangju où il avait comme professeur SHIN Sang-Chul. Il a ensuite poursuivi ses études avec PARK Chong-Sun (maître du Sanjo pour ajaeng) à l’Université Nationale de Cheonnam. En 1988, il est devenu membre de l’Orchestre de musique traditionnelle de Séoul. Et en 1999, il est entré à l’Université Nationale Coréenne des Arts, pour travailler avec PARK Bung-Chun (maître du rituel de purification de Jin-do) et KIM Han-Seong (maître en ajaeng).

KIM Sang-Hun a publié son premier album de musique traditionnelle « Kylie » en 2004. Depuis 2012, il est doctorant à l’université Hanyang sous la direction de LEE Tae-Beak. Parallèlement, il est premier ajaeng dans l’Orchestre de musique traditionnelle de Séoul. Il enseigne aussi à l’université Mokwon, à l’Université Nationale de Séoul et à l’Université Nationale Coréenne des Arts.

BIOGRAPHIE de PARK Hwan-Young

PARK Hwan-Young est professeur à l’Université Nationale de Busan et à l’Université Nationale Coréenne des Arts. Ce musicien de daegeum, est une référence dans le domaine.
Proche par sa construction, du dizi chinois, le daegeum (taegum ou taego) possède 6 trous de jeu, un trou d’embouchure, un trou de mirliton couvert d’une fine membrane végétale, et de un à cinq trous pour les accords à son extrémité distale.
Il donne une gamme diatonique de Si bémol et est utilisé dans la musique coréenne traditionnelle Aak.

CHO Joo-Seon


 

CHO Joo-Seon est une artiste aux multiples talents: musicienne, danseuse et chanteuse. Pendant une heure le public sera immergé dans cet art narratif si singulier qu’est le pansori, constitué du chant, de la narration parlée et de la gestuelle. Le pansori est le contrepoint coréen de l’opéra occidental. Souvent traduit comme un opéra à un seul acteur : le “Kwangdae”. CHO Joo-Seon, interprètera une pièce où elle est d’abord le narrateur et la fois suivante l’acteur qui interprète un personnage du récit. Elle sera seulement accompagnée par un tambour, celui de CHO Yong-Su, qui marque les divers rythmes à la main ou avec une baguette. Le pansori est une tradition populaire en langue coréenne datant du 18ème siècle, en réaction à la culture en langue chinoise de l’élite de l’époque. Les thèmes de la narration font appel à l’amour filial, à la fidélité, à la piété, mais en même temps introduisent, au second degré, des éléments de critique sociale. Le pansori est un art où les spectateurs manifestent souvent leur approbation par des cris d’encouragement après certains passages particulièrement bien réussis.

CHO Joo-Seon sera accompagnée par le percussioniste CHO Yong-Su

BIOGRAPHIE de CHO Joo-Seon

CHO Joo-Seon est née à Mokpo, ville portuaire de la province du Jeolla du Sud, berceau historique du Pansori. Elle va tout d’abord commencer par apprendre la danse traditionnelle coréenne puis, dès l’âge de huit ans, démarrer l’apprentissage du gayageum, fameuse cithare coréenne à 12 cordes très utilisée dans la musique traditionnelle. Elle fait très vite preuve de talent et va gagner en Corée, plusieurs concours de danse et de gayageum. Au collège, elle découvre le pansori et aura l’occasion d’entreprendre l’apprentissage de Simcheongga et Chunhyangga. – deux pansori très emblématiques du répertoire – en travaillant avec le chanteur KIM Heung-Nam. Après le décès de ce dernier, elle continuera à travailler les deux pansori précités sous la direction du chanteur SUNG Chang-Soon.

CHO Joo-Seon a fait des études au Lycée spécialisé de musique traditionnelle coréenne de Séoul. C’est à cette époque, qu’elle bénéficie de l’enseignement de SUNG Chang-Soon, dont elle deviendra plus tard l’une des disciples et perpétuera le style dans l’interprétation de «Simcheongga» et «Chunhyangga». Après ses études au lycée, elle poursuivra sa formation à l’Université Hanyang, dans le département de musique traditionnelle. Elle aura notamment comme professeurs les célèbres chanteurs OH Jung-Sook et AN Sook-Sun.
Depuis 1996, CHO Joo-Seon a donné plus d’une cinquantaine de concerts à travers le monde et enregistré deux CD. En 2005, elle a interprété, à Séoul, l’intégrale de «Chunhyangga» lors d’un grand concert célébrant le classement du pansori par l’UNESCO (en 2003) au titre du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Et en 2008, elle a remporté le prix « Jeune artiste de l’année », décerné par le Ministère de la Culture Sud-coréen.
Aujourd’hui, après avoir été, pendant sept ans, membre de l’Orchestre national traditionnel de Corée, CHO Joo-Seon est professeur de chant traditionnel à l’Université Hanyang de Séoul.

Discographie de CHO Joo-Seon (non exhaustive)

Ohneureum Orchestre de Chambre (Jigou Records, 1994)
Album Sanjo Jeune édition 3 (Samsung musique, 1996)
KIM Youngdong édition 10 (2002)
Composition Gim Hoegyeong (Musique Taesung,1996)
Arirang (2002, centre de Musique Traditionnelle Coréenne, KBS POLY SOUNG)
Gabe Jojuseon Solo record (EMI, 2001) La musique traditionnelle / Itinéraire Jo Juseon (EMI, 2004) – Composition de musique traditionnelle coréenne

BIOGRAPHIE de CHO Yong-Su

Percussionniste coréen, CHO Yong-Su montre une grande polyvalence et se démarque par sa virtuosité et la qualité de sa rythmique.
Il joue plusieurs instruments de percussions, tels que des tambours et des instruments rythmiques traditionnels coréens.
Lauréat en 1998 du Prix Présidentiel, la plus haute distinction de la Pansori Gosu Competition, il est également désigné Trésor humain vivant no. 5
Il est actuellement responsable des spectacles de percussions pour la musique traditionnelle et populaire de la National Changguk Company.


Le Pansori


Dans l’ancienne Corée, un ensemble de facteurs tendaient, davantage qu’en Chine ou au Japon, à séparer la culture du peuple de la culture de l’élite sociale. Celle-ci s’inspirait de modèles chinois et évitait de recourir à la culture populaire comme source d’inspiration artistique ; la culture populaire n’avait donc pratiquement aucune influence sur celle de l’élite et ne faisait elle-même que très peu d’emprunts à cette dernière. La philosophie et l’esthétique de la culture de l’élite étaient dominées par le néo-confucianisme chinois, alors que la culture populaire était surtout marquée par le bouddhisme et le chamanisme autochtone. La littérature de la première était écrite, tandis que celle de la seconde était orale. La langue littéraire de la première était principalement le chinois, alors que celle de la seconde était le coréen. Ces circonstances particulières ont contribué à constituer en Corée une double tradition culturelle et à faire émerger un art narratif oral appelé pansori, qui s’est développé au 18e siècle au sein de la culture populaire. En effet, c’est à cette époque que se constitua, à partir des troupes d’acteurs de farces voyageant à travers le pays, une classe d’acteurs-chanteurs professionnels : les Kwangdae.

La formation d’un Kwangdae commençait en général dès l’enfance. Elle était dispensée par un maître et consistait en un entraînement intensif englobant les trois composantes essentielles du pansori, à savoir le chant, la narration parlée et la gestuelle.

Pour traduire le terme pansori, certains auteurs ont utilisé l’expression « one-man opera »(opéra à un seul acteur). Celle-ci nous fait bien comprendre quatre caractéristiques importantes du pansori : il s’agit d’un solo oral, dramatique, musical et en vers. Le Kwangdae interprétant une pièce de pansori est seulement accompagné par un tambour, qui marque les divers rythmes à la main ou avec une baguette. Il exécute alternativement des passages chantés et des passages parlés. Il est placé sur une natte où il se tient debout, s’agenouille, s’assied ou se déplace, selon les péripéties de l’histoire dont il est le conteur et dont il incarne aussi tous les personnages. Ses seuls accessoires sont ses habits et un éventail. A un moment, il est narrateur ; au moment suivant, il devient l’acteur qui joue le rôle d’un des personnages, en prenant un ton de voix et en faisant des gestes adaptés à la situation.

Bien qu’il s’adresse parfois en aparté à son tambour, qui l’y incite, le Kwangdae parle avant tout directement aux spectateurs, qui manifestent souvent leur approbation par des cris d’encouragement après certains passages particulièrement bien réussis. Une pièce complète de pansori peut atteindre une durée de huit heures. Pour maintenir en éveil l’attention des spectateurs, le Kwangdae doit avoir un talent certain de comédien et d’improvisateur. Une pièce de pansori peut être remaniée selon le style de l’interprète qui développe, selon son auditoire ou son humeur, l’un ou l’autre des composants, ou bien introduit une atmosphère plus ou moins humoristique ou plus ou moins dramatique. Il peut omettre des passages, s’étendre sur des descriptions, modifier l’ordre des séquences et ajouter des épisodes. Les thèmes des narrations, issus du fond populaire, font appel à l’amour filial, à la fidélité, à la piété, mais en même temps introduisent, au second degré, des éléments de critique sociale. Comme dans toutes les expressions vivantes coréennes, l’histoire est interprétée grâce à une succession d’épisodes faisant intervenir l’émotion, le sens du drame, la colère, le tragique ou la terreur, mais aussi l’humour et la satire.

Au 18e siècle, douze pièces faisaient partie du répertoire du pansori ; cinq d’entre elles sont actuellement encore interprétées, les représentations se déroulant de nos jours dans des salles de spectacle.